La comète C/2012 S1 (ISON)

Mises à jour

Mise à jour du 1er décembre : Finalement, la comète ISON n’a pas survécu à son passage au périhélie. Le noyau sans doute trop petit n’a pas survécu à la chaleur extrême à proximité de notre étoile. Il a dû se disloquer. Un reste de la comète est apparu sur les images des sondes solaires dans les heures qui ont suivi le périhélie mais il s’est rapidement éteint et dissipé : il s’agissait probablement de petits blocs de glaces et poussières dont la taille voisinait le mètre. Retrouvez ci-dessous une succession d’images des sondes SOHO (NASA/ESA) et SDO (NASA) prises du 27 au 30 novembre montrant le passage au plus près du Soleil de la comète ISON.

Mise à jour du 28 novembre : Grâce au JHelioviewer, nous vous avons concocté une image composite pour suivre en direct le passage au plus près du Soleil (périhélie) de la comète ISON. Ca se passe sur cette page, pour voir la dernière image, cliquez sur Latest en haut à gauche. La comète ne restera dans ce champ de vue que du 27 au 29 novembre 2013.

Qu’est-ce qu’une comète ?

Rappelons tout d’abord ce qu’est une comète : il s’agit d’un petit corps fait de glaces, de poussières et de roches, vestige de la formation du système solaire il y a 5 milliards d’années. La plupart des comètes sont inertes et demeurent aux confins de notre système dans la ceinture de Kuiper (30 à 55 fois plus loin du Soleil que la Terre) et dans le nuage de Oort (2000 à 150 000 fois plus loin du Soleil que la Terre), bien au-delà de l’orbite de Neptune (30 fois plus loin du Soleil que la Terre), la plus lointaine des planètes orbitant autour du Soleil.

Cependant, sous l’influence gravitationnelles des planètes du système solaire ou d’étoiles "proches" (la plus proche reste à 4 années-lumières), certaines de ces boules de neige sales s’aventurent parfois dans le système solaire interne, dans la région des planètes. Il peut s’agir d’un passage unique (orbite parabolique ou hyperbolique) ou de passages réguliers (la comète prend une orbite elliptique et revient périodiquement à proximité du Soleil). Chauffée par la fournaise solaire, les glaces de la comète passent directement de l’état solide à celui de gaz (la phase liquide ne peut exister dans le vide) et la comète prend la forme de l’astre chevelu que nous connaissons bien. En général une comète possède 2 queues : une queue de gaz orientée à l’opposé du Soleil et une queue de poussière dans sa trajectoire.

La comète de Halley sur la Tapisserie de Bayeux
Le texte au-dessus de l’image dit : « Isti mirant stella » : « Ceux-ci (les hommes) regardent avec étonnement l’étoile ».

Plusieurs grandes comètes ont marqué notre histoire telle Halley en 1986, Hale-Bopp en 1997-1998, McNaught en 2007, Lovejoy en 2011. Halley a une longue histoire avec l’humanité puisqu’elle est observée depuis plus de 2000 ans avec une période de 76 ans découverte au XVIIIème siècle (on la retrouve même sur la tapisserie de Bayeux) : liste des grandes comètes. Hale-Bopp au contraire avec sa période de 2533 ans était quasiment une nouvelle venue.

La comète McNaught. Image prise en Australie en 2007

La comète ISON

La comète ISON visite le système solaire interne pour la première fois et nous vient directement du nuage de Oort qu’elle a quitté il y a plusieurs milliers d’années. Elle a été découverte le 21 septembre 2012 par 2 astronomes russes à l’aide d’un télescope de 40cm de diamètre de l’International Scientific Optical Network (ISON) près de Kislovodsk en Russie. Initialement annoncée comme la comète du siècle, ses prévisions de luminosité et la taille de son noyau ont été revues à la baisse.

La comète ISON le 16/11/2013 © Damien Peach (http://www.damianpeach.com/)

Aujourd’hui, 16 novembre 2013, elle a atteint la magnitude 4.8 et est donc visible à l’œil nu (magnitude inférieure à 6) suite à un dégazement violent survenu dans la nuit du 13 au 14 novembre. Elle se rapproche toujours du Soleil qu’elle frôlera le 28 novembre. Autour de cette date, elle devrait devenir très brillante et peut-être même visible en plein jour (mais elle sera alors extrêmement proche du Soleil ce qui la rendra très difficile et dangereuse à observer). Cependant les jours précédents et les jours suivants, elle devrait offrir un magnifique spectacle aux lèves-tôt.

Attention : les comètes sont imprévisibles ! C/2012 S1 (ISON) peut à tout moment ne pas survivre à la fournaise solaire et s’évaporer comme certaines comètes par le passé telle C/1999 S4 (LINEAR).

Désintégration de la comète Linear. Images prises par le télescope spatial Hubble

Comment l’observer ?

Ciel & Espace a publié une excellente carte indiquant jour après jour la position de la comète. Elle est disponible ici. Quoiqu’il arrive, il vous faudra vous lever tôt (au moins 1h avant le lever du Soleil) et vous armer de patience. Un ciel dégagé et sombre vous sera nécessaire ainsi que peut-être une paire de jumelles. Sur cette page vous pourrez trouver un exemple de ce à quoi elle ressemble sans télescope : http://www.flickr.com/photos/rene_p/10881351536 Faites attention : la comète se déplace rapidement et sa position dans le ciel varie significativement d’un jour sur l’autre ! Surveillez notre page actualité pour avoir des nouvelles de son évolution. Observer cette comète est pour l’instant difficile en raison de sa relativement faible luminosité (et du fait qu’elle n’est visible qu’au petit matin), toutefois si vous parvenez à la deviner à l’œil nu ou dans des jumelles, c’est un souvenir que vous n’oublierez pas. Bonnes observations !

Crédit logo : Michael Jäger.

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